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La tribune à Gabriel Hirlemann, chargé de mission « Observatoire du territoire du PNR des Vosges du Nord » et référent de la Réserve de biosphère transfrontière Vosges du Nord-Pfälzerwald

La conférence EuroMAB s’est tenue du 2 au 5 avril 2019 à Dublin, en Irlande, rassemblant de multiples acteurs issus des 302 Réserves de biosphère de ce réseau. En tant que nouveau référent de la RB transfrontière Vosges du Nord-Pfälzerwald, j’ai donc découvert ce qui se cachait derrière les sigles (et logos) UNESCO, MAB et autres acronymes. Bien qu’agent du Parc depuis plus de 20 ans, et ayant travaillé en tant que géographe-géomaticien sur la création et la publication du zonage de notre RB, je n’en avais qu’une vision très partielle.

Certes la Réserve de biosphère des Vosges du Nord est ancienne, créée en 1989, et son association au Pfälzerwald remonte déjà à 1998, mais pour un agent d’un PNR, ce classement est relativement noyé dans son action quotidienne et les multiples classements de protection.

Et quel plaisir de lever le voile sur ce réseau empreint de diversité, travaillant au plus près de mes thématiques quotidiennes, et surtout de découvrir, derrière des adresses mails impersonnelles, les visages et la nature de ses membres : élus investis pleinement, techniciens enthousiastes, étudiants et même collégiens non moins passionnés, chercheurs engagés, …. Des acteurs très occupés dans leur vie professionnelle, mais qui ont pris le temps pour participer à cet exercice d’intelligence collective.

Car c’est bien de cela qu’il s’est agi, à ma grande satisfaction, peu de grands discours ou juste ce qu’il faut, mais une vraie concertation, des ateliers, une parole distribuée et non accaparée, chacun apportant sa sensibilité, son expérience, ses compétences, son parcours, avec courage parfois selon son niveau d’anglais (!). Le tout distillé par une pratique et une technique d’animation et de recueil des idées constructives, semblant appropriées par tous de longue date vu sa mise en œuvre très naturelle.

Cette intelligence collective dans un esprit de bienveillance et d’ouverture, nourrie par un renouvellement important des participants, ne peut que réconforter, tant le constat de l’état de la biosphère est sur bien des aspects inquiétant : changements climatiques et son déni général, pression économique et touristique, non-respect des droits de l’homme et de la femme en particulier et des minorités visibles ou non, instabilité des statuts de protection face à la prédation capitaliste, comportements « court-termistes », …

Mais la première des qualités de ce type de rencontre n’est-elle finalement pas de redonner du courage, de l’entrain, de forger des amitiés au-delà du plein d’idées ? En tous les cas, je repars avec ce partage d’expériences et d’idées dans mon escarcelle, et avec un plan de quelques actions simples pour mieux valoriser ma Réserve de biosphère.

Bravo à tous !

Avril - 2019