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Parce que je réorganise mes activités professionnelles, j’ai décidé de ne pas renouveler ma candidature au Conseil d’administration du MAB France en 2024. Je ne serai donc bientôt plus vice-présidente de l’association.

En rejoignant le MAB France il y a plus de dix ans, j’ai découvert un collectif d’humains qui veulent tous et toutes œuvrer à sortir nos sociétés de ces trajectoires parfois très attirantes mais toutes non soutenables, des femmes et des hommes qui peinent à changer les routines bien ancrées, qui peuvent souffrir d’un manque de moyens et de reconnaissance, qui pensent parfois de perdre leur temps… mais qui continuent à se donner le droit d’imaginer et de rêver, qui allient des réflexions théoriques basées sur les sciences avec des processus de jeux et de fiction, qui osent expérimenter des idées parfois folles sur leurs territoires… Et qui surtout font partie d’un grand collectif.

Car pour moi, le MAB est un projet utopique mondial, qui se décline à toutes les échelles avec le même appétit : échelle des éco-acteurs ou des lauréats des trophées des Réserves de biosphère, que j’ai été si heureuse de rencontrer chaque année à l’UNESCO à Paris ; échelle des coordinateur.ices et les élu.es de RB françaises, qui se démènent tous les jours pour engager leurs territoires dans des chemins de traverse vers plus de soutenabilité ; échelle du MAB France, avec ses jeunes et ses moins jeunes, qui accompagne les Réserves de biosphère, coordonne des projets communs, et se réunit tous les ans lors de journées studieuses, festives et enthousiasmantes ; échelle d’EuroMAB et des congrès mondiaux, qui ancrent les projets territoriaux dans le cadre international de l’UNESCO, ses langues, ses cultures, ses modes opératoires variés ; j’ai eu la chance d’aller au congrès mondial de Lima et d’y croiser des représentant.es de Réserves de biosphère de toutes les régions du monde, immenses et toutes petites, présentes dans des pays de régimes politiques plus ou moins démocratiques, mais tous et toutes partageant les mêmes idéaux et la même utopie, celle qu’il est possible de vivre sur cette Terre ensemble, en nous respectant les un.es les autres ainsi que la nature - ou ces autres qu’humains - dans un esprit de partage, de curiosité, de découverte, en gardant à l’esprit l’envie d’essayer, le « chiche ? » que les adultes dits ‘sérieux’ ont tendance à oublier.

Je quitte la vice-présidence du MAB, mais je reste attachée à toutes ces valeurs, à l’ancrage de ce programme sur les femmes et les hommes qui le créent et le font vivre, à la force que lui donnent sa déclinaison mondiale et son lien à la recherche, ainsi que la participation de tous et toutes aux petits et grands changements vers des futurs soutenables. Merci à toutes et tous de vos actions, de votre présence, de vos coups de gueule, de vos sourires et de vos éclats de rire ; merci de toujours faire vivre ce petit je-ne-sais-quoi qui, à chaque rencontre, m’a toujours redonné envie d’y croire. Merci, et bonne suite à vous !!

Anne-Caroline Prévot
Directrice de recherches au CNRS
Chercheuse au CESCO, Muséum national d’histoire naturelle, Paris

Janvier - 2024