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Depuis 2020, EPIDOR intensifie son travail de connaissance et de surveillance des signes d’eutrophisation apparaissant dans les cours d’eau et les plans d’eau de la Réserve de biosphère du bassin de la Dordogne : proliférations d’algues macroscopiques, de cyanobactéries planctoniques et benthiques.

Un travail approfondi d’analyse des données existantes sur les plans d’eau de baignade, réalisé en 2020, a permis de compiler et traiter les données de 88 plans d’eau sur plus de 15 années. Cette analyse a montré qu’il n’existe pas de corrélation entre les caractéristiques physiques du plan d’eau et de son bassin versant et la prolifération de cyanobactérie mais des conditions météorologiques favorables : forte pluviométrie au printemps, ensoleillement important et températures élevées.

Afin de diffuser ces nouvelles connaissances et d’informer les gestionnaires de plans d’eau, notamment suite aux nouvelles préconisations de l’ANSES, EPIDOR a organisé une webconférence le 19 novembre 2021, rythmée par des interventions de scientifiques et de gestionnaires.

Une dynamique de travail sur la question des cyanobactéries s’est lancée à l’échelle du bassin versant, en soutien avec des chercheurs du Museum national d’Histoire naturelle, de l’Université de la Sorbonne et de l’INRAE, avec la création en 2022 d’un réseau d’observateurs des phénomènes d’eutrophisation pour enrichir les connaissances. 

D’abord ouvert aux techniciens de rivière, le réseau à vocation à s’agrandir et s’élargir au grand public grâce aux sciences participatives. Une application a été créée, accompagnée d’une clé de détermination, afin de permettre aux habitants du bassin de la Dordogne de signaler et caractériser les signes d’eutrophisation qu’ils peuvent observer. Le projet « Observation eutrophisation Dordogne » est disponible via l’application « epicollect5 », téléchargeable gratuitement sur smartphone. L’ensemble des données est accessible à tous : https://five.epicollect.net/project/observation-eutrophisation-dordogne.

Sous l’impulsion du chercheur Jean-François Humbert, directeur de recherche à l'INRAE et à l’Université de la Sorbonne, une réponse collective à l’appel à projet de l’Agence Nationale de la Recherche « Sciences avec et pour la société » a été déposée en 2022. Le projet appelé « Vigicyano » propose de développer et de mettre en œuvre une méthodologie commune pour l'observation des cyanobactéries benthiques et planctoniques sur la base de protocoles de sciences participatives, déclinées et appliquées dans les Réserves de biosphère de Moselle-Sud et du bassin de la Dordogne. Il regroupe l'iEES Paris Sorbonne, le MNHM (UMR Molécules de communication et adaptation des micro-organismes), l'Université de Nanterre (LAVUE), l'INRAE de Cestas (Ecole doctorale sciences et environnements), la communauté de communes de Sarrebourg (contact Hyacinthe Hopfner), le PETR du Pays de Sarrebourg et EPIDOR.

Rendre les usagers des cours d’eau et plans d'eau acteurs de la connaissance permettrait de les sensibiliser aux phénomènes qu’ils observent, voire de les rendre eux-mêmes prescripteurs de bonnes pratiques pour limiter la prolifération de ces phénomènes. Le résultat de l’appel à projet sera donné en fin d’année 2022. On croise les doigts !

 

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Octobre - 2022