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Par Coralie Balmy, membre fondateur de la Réserve de biosphère de Martinique.

En septembre dernier, j’ai eu l’honneur de représenter la Martinique au Congrès mondial des Réserves de biosphère UNESCO, organisé en Chine. Cet événement, qui rassemble des acteurs engagés dans la protection de la biodiversité et le développement durable, a été une occasion unique d’échanger, d’apprendre et de promouvoir les initiatives martiniquaises sur la scène internationale.

Un engagement renforcé au sein du Réseau Mondial des Réserves de biosphère insulaires et côtières

La Martinique, nouvellement intégrée à ce réseau, a pu y découvrir des initiatives innovantes mises en oeuvre par d’autres territoires insulaires et côtiers. Une problématique commune nous unit : comment innover et dynamiser un territoire à partir de ses ressources propres ? Les échanges ont révélé des solutions inspirantes, alliant préservation des écosystèmes et développement économique local. Ces retours d’expérience seront précieux pour enrichir nos propres projets en Martinique.

La science et les savoirs ancestraux au coeur de la protection de la biodiversité

J’ai également assisté à la conférence sur la Science Decade, qui replace la science au centre des projets de protection de la biodiversité. Ce qui m’a particulièrement marquée, c’est l’importance accordée aux savoirs ancestraux et culturels des populations indigènes. Ces connaissances, souvent transmises depuis des générations, offrent des clés pour une gestion plus respectueuse et durable des écosystèmes. La Martinique, avec son riche patrimoine culturel et naturel, a tout à gagner à intégrer davantage ces approches dans ses politiques environnementales.

La Martinique dans le concert des pays de la Caraïbe

La conférence dédiée aux pays de la Caraïbe a été l’occasion de mesurer la place de la Martinique parmi des territoires indépendants et organisés. Si notre statut diffère, notre engagement pour la protection de la biodiversité et le développement durable nous rapproche. Ces échanges ont confirmé la nécessité de renforcer les collaborations régionales, notamment à travers des projets communs et des partages d’expertises.

EuroMAB et la visibilité des Outre-Mer français

Lors de la réunion du réseau EuroMAB, j’ai pu sensibiliser les participants à la réalité des Outre-Mer français, souvent méconnus en raison de leur éloignement géographique. Malgré cette distance, nos territoires regorgent d’initiatives et de richesses naturelles qui méritent d’être mieux valorisées. Ce fut aussi l’occasion de rappeler que les Outre-Mer sont des laboratoires vivants pour l’innovation environnementale.

L’éducation et les sciences : un levier pour l’avenir

Enfin, la conférence sur l’éducation et les sciences a mis en lumière le rôle des centres de catégorie 2 de l’UNESCO, qui jouent un rôle clé dans la formation et la recherche. Ces structures sont essentielles pour renforcer les compétences locales et favoriser une gestion durable des territoires.

Le projet Overseas Children/5Océans : une réponse aux enjeux de collaboration

L’un des constats majeurs de ce congrès a été l’importance de la collaboration entre les Réserves de biosphère. C’est précisément l’objectif de mon projet Overseas Children/5Océans, qui vise à créer des ponts entre les territoires insulaires des Outre-Mer autour des thèmes de la culture, des océans et des terres. Grâce au réseau des Réserves de biosphère, ce projet pourra s’étendre et renforcer les échanges entre les jeunes générations, les scientifiques et les acteurs locaux.

En conclusion

Ce congrès a été une expérience enrichissante, tant sur le plan professionnel qu’humain. Il a confirmé que la Martinique, avec ses atouts naturels et culturels, a un rôle majeur à jouer dans la protection de la biodiversité et l’innovation durable. Les collaborations internationales et régionales seront nos meilleurs atouts pour relever les défis de demain.

Octobre - 2025