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Le suivi scientifique à long terme des territoires, de leur biodiversité, des activités humaines, est une des missions fondamentales des Réserves de biosphère. Dans un monde en changement, les observatoires offrent des données standardisées permettant d’évaluer les dynamiques à l’œuvre. Ils permettent de pérenniser et de diffuser des informations globales ou thématiques. Ces données, utiles aux chercheurs, le sont aussi aux gestionnaires et décideurs. Leur accessibilité est donc primordiale.

RDV #3 : Les observatoires des Réserves de biosphère

Comment capitaliser les connaissances pour suivre l’évolution des territoires et adapter leur gestion ? Le #3 Rendez-vous du MAB était consacré à cette question.
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L'Observatoire Hommes Milieux "Pays de Bitche"

L’OHM du Pays de Bitche, dispositif pérenne du CNRS, suit les effets d’importantes restructurations militaires de cette région des Vosges du Nord où la présence de l’armée impliquait environ 2 500 personnes  (850 enfants scolarisés, environ 30 % du chiffre d’affaires des commerçants et artisans de la ville). Souvent envisagés sous l’angle de leur poids socioéconomique, les effets vont être évalués à hauteur de leur impact sur les écosystèmes. La chaîne de déprises s’accompagne d’un recul de l’anthropisation qui semble favorable à une recolonisation végétale et faunistique :  dynamiques naturelles de reconquête des prairies et des champs, recolonisation forestière, ensablement des rivières, développement de friches marécageuses, de plantes invasives, augmentation des tiques, surdensité d’ongulés et retour des grands prédateurs (loup et lynx). Aux yeux d’une grande partie de la population, la nature devient excessivement présente et potentiellement hostile. Les évolutions doivent d’autant plus être interrogées que l’aménagement du territoire a toujours reposé sur l’exploitation et la maîtrise des ressources naturelles (par les industriels et les petits ouvriers- paysans) ainsi que sur le contrôle des espaces (par les militaires).
En savoir plus : OHM Pays de Bitche

Le Mont Ventoux et le Luberon rejoignent le réseau Alpages Sentinelles

Faire face ensemble au défi du changement climatique, tel est le pari relevé par les éleveurs, les bergers, les gestionnaires des espaces naturels et les pastoralistes des Réserves de biosphère du Mont-Ventoux et de Luberon-Lure
Les deux Réserves de biosphère ont ainsi intégré le programme Alpages Sentinelles qui vise à étudier différents paramètres physiques, naturels et humains, pour comprendre et anticiper l'impact des aléas climatiques et des changements de pratiques pastorales sur les parcours des massifs alpins.
Le dispositif comprend notamment le suivi de l’évolution du climat depuis 50 ans à partir de la reconstitution des données météo, l’évaluation de l’état de conservation des pelouses grâce à des relevés phytosociologiques conduits tous les 5 ans sur un réseau de placettes, ou encore des tournées de fin de pâturage avec les éleveurs pour croiser les regards.
En valorisant les dispositifs de suivi implantés de longue date, le programme Alpages Sentinelles constitue un observatoire privilégié pour inventer une gouvernance partagée face au changement climatique.
Initié dans les Ecrins, ce réseau s’est constitué au fil des ans à l’échelle du massif alpin français pour se composer aujourd’hui de 31 alpages et de 37 exploitations utilisatrices réparties sur les principaux espaces protégés des Alpes (Vanoise, Queyras, Vercors, Chartreuse,…). 
Lire: Dobremez Laurent, M. Della-Vedova & J.-P. Legeard (2013):  Les alpages sentinelles, Espaces Naturels N°41.

Plus d’informations :
Les alpages sentinelles

Mise en place d’un réseau de placettes pour le suivi de la forêt des Vosges du Nord

Dans la nouvelle charte du Parc naturel régional des Vosges du Nord, l’orientation stratégique « passer par l’économie pour une forêt plus naturelle » doit mener à développer des actions en faveur d’une économie locale fondée sur les gros bois (GB) des essences autochtones (hêtre, pin, chêne). Il est donc fondamental de pouvoir connaître cette ressource en GB (>50 cm de diamètre) par essence à l’échelle des 80 000 ha de forêts du Parc et d’en suivre l’évolution dans le temps, notamment pour le lancement d’une charte forestière de territoire. La mise en place d'un réseau de placettes servira à l’évaluation de la partie forêt de la charte, notamment en ce qui concerne les divers critères de naturalité des forêts : composition en essence, âge des arbres, structure et bois mort. 
Ce réseau permettra de relever, sur chaque placette, les aspects dendrométrique et économique pour chaque essence ainsi que  des paramètres biologiques (bois mort au sol et sur pied). Un réseau de 400 placettes sur  80 000 ha de forêt sera mis en place, avec  un état zéro et un pas de temps entre deux passages de 10 à 12 ans.
Comment mettre en place ce réseau?
En faisant appel à un prestataire : le déplacement entre deux placettes représente 60 à 70 % du coût d’installation d’une placette avec pose d’un repère au sol et prise de données pour l’état zéro. Il nécessite l’autorisation des propriétaires des forêts où les placettes seront installées.
La mise en place d'un nombre suffisant de placettes avec un système d’échantillonnage permettant de suivre avec précision le stock de gros bois des 3 principales essences et son évolution;  d’améliorer la connaissance de l’évolution des peuplements en particulier économique et  de connaître la quantité et le type de bois mort au sol et sur pied
Le protocole de prise de mesure sur les placettes fait l’objet d’un cahier des charges technique très précis .
Contact: Gabriel Hirlemann

L’Observatoire de l’Eau et de l’Érosion aux Antilles – ObsERA

En plein cœur de la Réserve de biosphère de Guadeloupe, dans la forêt de Basse Terre, ObsERA vise à fournir des données à la communauté scientifique pour comprendre et quantifier les modes d’érosion chimique et physique, leurs couplages et leurs impacts sur l’environnement : composition et structure des sols, chimie des rivières, transport sédimentaire, cycle du carbone et des nutriments, interactions avec le vivant, …

La zone tropicale des Antilles, caractérisée par un régime hydrologique très irrégulier dans laquelle les événements météorologiques extrêmes jouent un rôle important, est particulièrement sensible à toute modification environnementale : changement climatique global ou régional, augmentation de la pression anthropique associée à une forte croissance démographique, etc...  

La compréhension des mécanismes en jeu oblige à mesurer en continu les flux d’eau, de sédiments et de matières organiques dans les rivières et les versants, ainsi que la composition chimique et isotopique des différents réservoirs constitutifs des bassins. L’observation sur le long terme de l’évolution de bassins versants instrumentés est un élément clef pour comprendre ce qui contrôle la dynamique de la surface de la Terre. Cela permet d’anticiper les changements à venir et de mettre au point des stratégies de gestion.

La surface de la Terre est une « Zone Critique » constituée de nombreux réservoirs (sols, écosystèmes, rivières, nappes superficielles, etc…) qui interagissent étroitement pour produire les ressources indispensables au développement de la vie. Étudier les mécanismes complexes qui contrôlent cette Zone Critique permet de mieux appréhender son évolution. 

L'Observatoire de l’eau et de l'érosion aux Antilles (ObsERA) est un service d'observation de l’INSU-CNRS consacré à l'étude de l’altération et de l’érosion aux Antilles. ObsERA implique des chercheurs et ingénieurs de l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP) et du Laboratoire des Sciences de la Terre de Lyon. Il fait partie de l’infrastructure de recherche OZCAR (Observatoire de la Zone Critique, Applications, Recherche ; http://www.ozcar-ri.org). 

Plus d’informations : ObsERA

 

L'observatoire de la Réserve de biosphère transfrontière des Vosges du Nord-Pfälzerwald

Les Systèmes d‘Information Géographique (SIG) ont amené une véritable révolution dans l’utilisation des données cartographiques. La Réserve de biosphère transfrontière s’est dotée très tôt de cet outil interactif d’aide à la décision, pour l’aménagement du territoire, la gestion et la protection de la nature, du patrimoine culturel, la valorisation touristique et l’analyse socio-démographique. 
En premier lieu destiné à servir les intérêts des deux Parcs Naturels qui la constituent, les deux SIG sont interopérables et communiquent parfaitement : cartographie des zonages de la Réserve de biosphère, statistiques spatiales diverses, outils de diffusion numérique à l’attention du grand public ou des professionnels, exploitation des trésors légués par la cartographie comme les cartes prussiennes de 1890.
Un bel outil d’analyse des évolutions du territoire, fort utile pour sa prospective ! La précision des données varie du 1000ème au 25 000ème.
La coopération franco-allemande entre les deux SIG  a non seulement élargi le spectre des utilisations, mais aussi renforcé leurs moyens, des financements européens venant récompenser cette initiative.


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